Qu'entreprendre au printemps dans son jardin ou balcon

La rubrique de Guillaume Pioletti

Chaque saison, Guillaume Pioletti, jeune professionnel et passionné de jardin vivrier, nous guidera au fil des mois sur le chemin de l’expérimentation, de l’exploration et de la réussite autour du jardinage. Avec une manière de jardiner qui s’inspire des cycles naturels des forêts.
Guillaume aimerait vous apporter des expériences pédagogiques à vivre dans nos jardins urbains, nos balcons et terrasses en faisant participer les enfants !
Guillaume Pioletti a suivi un apprentissage de menuisier, presque achevé avant que l’appel de la terre devienne primordial dans sa vie. Il passe son CFC d’horticulteur dans une entreprise de la Côte.
C’est dans le potager familial qu’il expérimente et s’exerce depuis quelques années en cultivant un jardin vivrier. (Définition du jardin vivrier : se dit des cultures dont les produits sont destinés à l'alimentation humaine.) https://www.jardin-vivrier-pioletti.ch/

Rubriques du printemps

Le printemps dans nos jardins ou le jardinage réfléchi


L’amendement de la terre du potager.


Le but est de préparer la fertilisation du sol pour toute culture confondue en y apportant des éléments nutritifs.

Cette fin de mars est le moment idéal pour épandre du compost (que ou avec des feuilles mortes de l’automne dernier, du fumier et du paillage.

Même si une ou plusieurs nuits la température vient à baisser, celle-ci

n’influence pas à votre préparation. En journée avec une température plus clémente, l’activité biologique reprend !

Cette nutrition peut également se déposer aux pieds de chaque plante, arbuste déjà en place.


Dès que les beaux jours pointent, tout en sachant que les Saints de Glace de la mi-mai doivent être passés, tout jardinier trépigne et a envie de « touiller » la terre.

A l’intérieur de votre habitation : semez par exemple, des graines de

tomates , aubergines, poivrons, persil, ciboulette.

A l’extérieur : épinards, cote de bettes, betteraves, petits pois, pois

mange-tout, radis, fèves (les fèves prennent une grande envergure dans le potager !).

Les choux mettent un certain temps à croitre. C’est la famille de légumes idéales le semis du début du printemps.

Voici des légumes « faciles » à semer : tous ceux que nous dégustons en salades : laitues, salade à tondre, rampon, roquettes.

Tous ces semis qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur

doivent être en plein soleil, ( en cette saison, mais en été ces cultures sont plus adaptées à la mi-ombre).

Guillaume Pioletti, nous met en « garde » si nous sommes débutants

concernant la carotte qui est une culture d’intersaison, n’est pas facile à

produire.  Le semis doit être rester humide au moins 15 jours et que la terre qui accueille le semis doit être légère et drainante.


Et si vous essayez un carreau de « mesclun » ?

Le mesclun est un mélange de jeunes plants de salades de diverses espèces et de plantes aromatiques.

Une astuce:

Vous reste-t-il des graines de plusieurs variétés de salades ? Par exemple :

salade, laitue, roquette, moutarde, oseille, semez-les à la volée et vous avez votre propre mélange à tondre et à déguster assez rapidement.

L’arrosage « réfléchi ».

Même chez nous en Romandie, nous devons à tout prix préservez l’eau. Rien de tel que de récolter l’eau de pluie et de s’en servir. Aussi sur son balcon.

Pour que les fleurs des futurs légumes soient polinnisées, pensez aux butineurs et réservez des endroits fleuris ou sauvages afin qu’ils y trouvent leur suc.

Les fleurs de printemps à butiner: de dents-de-lion, le trèfle, la sauge, le géranium vivace, la

scabieuse, la jacinthe des bois, la bourrache, le romarin.


Un jardin naturel est un endroit d’observation, voire de méditation. Voir

pousser les plantons qui donneront leurs fruits ou légumes sans intervenir à tous les stades est une aventure des plus gratifiantes. Si un insecte ou un animal goûte à un de nos futurs légumes et bien cela fait partie du « jeu » de la nature!


Sur vos balcons, mettez les en plein soleil


Essayez de semer dans un grand bac d’au moins 20 cm de profond, des laitues, de la salade à tondre, du mesclun Ce sont des cultures « simples », qui ne

demandent pas de sols profonds.


Une autre expérience à réaliser 3 semaines avant les Saints de Glace :

à l’intérieur : des semis de cucurbitacées, que vous mettez dehors en

journée et que vous rentrez la nuit. Dès la mi-mai, plantez-les en pleine

terre.


Une expérience de développement végétal pour les enfants :

prenez une graine de courge, ou d’haricots,

posez-les dans un papier ménage humidifié, pliez-le. Chaque jour contrôlez que le papier soit humide et attendez que les graines germent.

Si l’enfant à envie de continuer cette expérience, le mieux est que la pousse soit plantée en pleine terre, l’idéal dans un jardin !


Mettre

en place un étang


Le printemps est aussi le moment propice pour

mettre en route un étang. Même de taille modeste, le plaisir de le créer, d’y apporter des plantes aquatiques indigènes et d’observer la vie qui s’installe très rapidement est une expérience incroyable pour toute la famille.

Les oiseaux viendront boire et s’y baigner. Il faut toujours penser à mettre une planchette en bois, pour que les animaux tombés malencontreusement puissent y remonter.


Laissez votre étang naturel, sans y ajouter des poissons exotiques.


Si vous avez des enfants, proposez-leur de commencer un cahier avec toutes leurs observations et les dates de la nouvelle faune et flore, autour et dans l’étang. Laissez des parties sauvages afin que les insectes s’installent et en plein été, goûtez à un moment de détente dans votre mini safari.


Témoignage d'un de nos lecteurs

“Je suis fasciné par la terre que je prépare depuis 5 ans ! Chaque année une couche de feuilles de fumier et d’herbe décomposées ! Une terre gorgée de vers de terre et de petits insectes … une vraie terre nourricière ! ”

— Claude S

Envoi d'un lecteur fidèle, pour en savoir plus:
Document en pdf: Pour comprendre la nature des sols

Rubriques de cet hiver

Et si nous commencions dès le début ?


Si je souhaite mettre en place un carré de jardin urbain potager, que dois-je entreprendre ?

Revenons en automne, avant les gelées.

Choisissez une parcelle la plus exposée à la lumière. Mais attention avec les étés qui vont devenir de plus en plus caniculaires, la mi ombre peut être bénéfique pour bon nombre de légumes.

Spécifiquement pour les légumes dont ont consomment les feuilles.

Délimiter vos parcelles avec du bois mort est un plus pour

activer la vie microbienne ainsi que pour le développement des champignons. Une fois les zones de cultures définies, un travail du sol serait intéressant pour le décompacter (surtout pour les sols argileux qui manque d’oxygénation). Le travail peut se faire à l’aide d’une bêche à dent, d’une grelinette ou tout autres outils qui permettent une aération de la terre. L’automne est une excellente période pour épandre du compost, avec une certaine épaisseur il permet l’étouffement des herbes indésirables ainsi que les touffes de gazon

restante .  Puis terminer par un apport de matière organique brut en couverture, tel que des feuilles mortes, broyat de bois, paille, taille de haies ou tout simplement la matière la plus accessible à votre portée. La couverture du sol durant l’hiver permet d’éviter les phénomènes de battance dû au pluies abondantes. Elle est aussi un refuge pour les insectes et facilite le travail des vers de terres. A long terme la

décomposition des apports organiques agira sur la structure de votre sol ainsi que sur sa fertilité.

Pourquoi ne faut-il pas retourner la terre


Le fait de retourner la terre ou labour est tout à fait contreproductif. Certes il apportera de la souplesse pour le développement racinaire, mais uniquement en début de saison. Par la suite la terre se recompactera et le même travail devra être apporté chaque saison. La vie bactérienne est totalement inversée, en effet les bactérie aérobie (qui ont besoin d’oxygène) se retrouve asphyxiée et inversement celles qui dépendent d’un environnement anaérobie se retrouve à l’air libre. Le carbone stocké dans le sol est également libéré dans l’atmosphère après labour.




Dans la terre il y a les vers de terre, à quoi servent ils ? On peut définir deux catégories de vers de terre. Ceux travaillant horizontalement, vont participer à la décomposition de la matière organique. Ceux travaillant verticalement vont créer des galeries permettant une aération du sol et une meilleure infiltration de l’eau. Laissons tout ce microcosme travailler pendant que nous allons réfléchir à que vais-je planter sur ma parcelle, sur ma terrasse ou balcon ?


Avant de planter un légume, il faut son planton !


Débutons par des tomates pour expérimenter la transformation de ce fruit depuis la germination de la graine jusqu’au planton.

Le maitre mot est PATIENCE, car il faut attendre les Saints de glace à la

mi-mai avant de mettre nos plantons en terre !


Les semis de tomates.

Si vous avez eu la chance de garder des semis de fruits non hybrides des belles tomates de votre voisin, vous pouvez expérimenter ce qui suit, sinon vous pouvez en acquérir en magasin.


Projetons-nous à la mi-mars où les jours s’allongent. Les semis de tomates se passent à l’intérieur car la température doit être constante.

Nos semis sortis de leur emballage ou nos graines de l’été dernier séchées sur un papier absorbant, peuvent être mises directement dans un terreau allégé (on parle souvent d’une profondeur de 2 à 3 fois l’épaisseur de la graine). Le terreau doit toujours être humide mais sans excès. En premier lieux la température prime, une germination optimale nécessite 20 degrés minimum. Environ 10 jours plus tard les premières feuilles feront leurs apparition, c’est à ce moment clé que le facteur lumière entre en jeu (si la plantule manque de lumière, elle va filer et le semis sera raté. Petit à petit la plante prend forme

et se fortifie. Elle est prête à être plantée directement dans le jardin ou sur le balcon après les Saints de Glace.


Faire bourgeonner, puis bouturer la patate douce


Début de cette opération, à la fin du mois de février


Il existe 2 méthodes pour faire bourgeonner nos tubercules,

plutôt équivalente en termes de rendement. Le but sera de faire développer des lianes, qui serviront à la multiplication sous forme de boutures.


La première méthode consiste à planter une patate douce à

ses ¾ dans un pot remplit de terre. Pour la seconde méthode il suffit de placer notre patate dans un verre, en laissant tremper le ¼ dans de l’eau. Une température au-dessus de 20 degrés est requise.

Un mois à un mois et demi sera nécessaire pour laisser le

temps à nos futures boutures de se développer suffisamment. Compter 3 feuilles sur vos lianes pour une boutures suffisamment robuste. Les 2 feuilles du bas sont retirées, puis les boutures sont trempées dans un verre d’eau pour les faire raciner. Une à deux semaines seront nécessaire pour l’obtention de racines d’environ 2 centimètres. A ce stade les boutures sont plantées en pots

individuel et attendront jusqu’aux saints de glace pour être installées en extérieur. Veiller à maintenir le terreau humide.

Quelques conseils :     
L’Abus d’arrosage est néfaste pour les plantes.

Privilégier si possible un arrosage à l’eau de pluie.

Lors de la plantation en pots faites un mélange moitié terreau, moitié terre du jardin.

Brumiser les plantes en intérieurs est inutile.

Texte et conseils de Guillaume Pioletti de jardin Vivrier


C’est très volontiers que nous recevons un retour d’expérience sur contact@messagerboiteux.ch